parCharles PĂ©guy 69 Views 0 AVIS, CRITIQUES ET ANALYSES. Étoile de la mer voici la lourde nappe . Et la profonde houle et l’ocĂ©an des blĂ©s. Et la mouvante Ă©cume et nos greniers comblĂ©s, Voici votre regard sur cette immense chape Et voici votre voix sur cette lourde plaine. Et nos amis absents et nos cƓurs dĂ©peuplĂ©s, Voici le long de nous nos poings dĂ©sassemblĂ©s. Et notre J'ai assistĂ© aujourd'hui Ă  une messe d'enterrement au cours de laquelle il a Ă©tĂ© lu un texte de Charles PĂ©guy parlant de la amis et moi avons trouvĂ© ce texte trĂšs Ă©mouvant, remettant chacun en question sur le problĂšme de la dit ".... Je ne suis pas mort, je suis lĂ , derriĂšre la porte dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©... etc..."Quelqu'un serait-il en mesure de me communiquer ce texte ou bien me transmettre le nom de l'ouvrage d'oĂč il a Ă©tĂ© lecture nous a fait pleurer. Je ne me rappelle plus exaxtement les phrases, j'Ă©tais trop Ă©mue par la cĂ©rĂ©monie. Aidez-moi Ă  trouver ce je vous remercie pour votre Votre navigateur ne peut pas afficher ce tag vidĂ©o. Bonjour polonia...j'ai trouvĂ© ce texte sur la mort qui ressemble Ă  celui dont tu nous parles, malheureusement il n'a pas l'air d'etre de charles peguy je te le copie colle quand meme Quand je ne serai plus lĂ , relĂąchez-moi, laissez-moi partir,J'ai tellement de choses Ă  faire et Ă  pleurez pas en pensant Ă  moi,Soyez reconnaissants pour les bonnes annĂ©es,Je vous ai donnĂ© mon amitiĂ©, vous pouvez seulement devinerLe bonheur que vous m'avez vous remercie de l'amour que chacun de vous m'a dĂ©montrĂ©,Maintenant, il est temps de voyager un court moment vous pouvez avoir de la peine,La confiance vous apportera rĂ©confort et serons sĂ©parĂ©s pour quelque les souvenirs apaiser votre douleur,Je ne suis pas loin, et la vie continue...Si vous ĂȘtes dans le besoin, appelez-moi et je viendrai,MĂȘme si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai si vous Ă©coutez votre cur, vous Ă©prouverez clairementLa douceur de l'amour que j'apporteraiEt quand il sera temps pour vous de partir,Je serai lĂ  pour vous de mon corps, prĂ©sent avec pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ , je ne dors suis les mille vents qui soufflent,Je suis le scintillement des cristaux de neige,Je suis la lumiĂšre qui traverse les champs de blĂ©,Je suis la douce pluie d'automne,Je suis l'Ă©veil des oiseaux dans le calme du matin,Je suis l'Ă©toile qui brille dans la pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ . Je ne suis pas mort. 1 - J'aime Voila !La mort nest rienAuteur Charles PĂ©guy La mort nest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lun pour lautre, nous le sommes le nom que tu ma toujours comme tu las toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă  moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison commeil la toujours emphase daucune sorte et sans trace vie signifie ce quelle a toujours reste ce quelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nest pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je tattends. Je ne suis pas loin. Juste de lautre cĂŽtĂ© du vois, tout est bien. 1 - J'aime En rĂ©ponse Ă  Karen30026245 Voila !La mort nest rienAuteur Charles PĂ©guy La mort nest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lun pour lautre, nous le sommes le nom que tu ma toujours comme tu las toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă  moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison commeil la toujours emphase daucune sorte et sans trace vie signifie ce quelle a toujours reste ce quelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nest pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je tattends. Je ne suis pas loin. Juste de lautre cĂŽtĂ© du vois, tout est texte de charles pĂ©guyOui, il s'agit bien de ce texte. Merci beaucoup de me l'avoir transmis. C'est sympa. Je vais pouvoir le transmettre Ă  mes amis qui ont assistĂ© aux merci d'avoir rĂ©pondu Ă  mon J'aime En rĂ©ponse Ă  tihya_1165181 Bonjour polonia...j'ai trouvĂ© ce texte sur la mort qui ressemble Ă  celui dont tu nous parles, malheureusement il n'a pas l'air d'etre de charles peguy je te le copie colle quand meme Quand je ne serai plus lĂ , relĂąchez-moi, laissez-moi partir,J'ai tellement de choses Ă  faire et Ă  pleurez pas en pensant Ă  moi,Soyez reconnaissants pour les bonnes annĂ©es,Je vous ai donnĂ© mon amitiĂ©, vous pouvez seulement devinerLe bonheur que vous m'avez vous remercie de l'amour que chacun de vous m'a dĂ©montrĂ©,Maintenant, il est temps de voyager un court moment vous pouvez avoir de la peine,La confiance vous apportera rĂ©confort et serons sĂ©parĂ©s pour quelque les souvenirs apaiser votre douleur,Je ne suis pas loin, et la vie continue...Si vous ĂȘtes dans le besoin, appelez-moi et je viendrai,MĂȘme si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai si vous Ă©coutez votre cur, vous Ă©prouverez clairementLa douceur de l'amour que j'apporteraiEt quand il sera temps pour vous de partir,Je serai lĂ  pour vous de mon corps, prĂ©sent avec pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ , je ne dors suis les mille vents qui soufflent,Je suis le scintillement des cristaux de neige,Je suis la lumiĂšre qui traverse les champs de blĂ©,Je suis la douce pluie d'automne,Je suis l'Ă©veil des oiseaux dans le calme du matin,Je suis l'Ă©toile qui brille dans la pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ . Je ne suis pas mortCe poĂšme est vraiment de Charles PĂ©guy et s'intitule "La mort" J'aime En rĂ©ponse Ă  thor_1279413 La mortCe poĂšme est vraiment de Charles PĂ©guy et s'intitule "La mort"La mortExcuse moi ce n'est pas celui la de mais il est trĂšs beau 1 - J'aime En rĂ©ponse Ă  thor_1279413 La mortExcuse moi ce n'est pas celui la de mais il est trĂšs beauQuand je ne serai plus lĂ ....Ce poĂšme envoyĂ© par mouflette le 20 septembre est trĂšs beau Qui en connait l'auteur? J'aime Urgent je recherche une parabole sur la mort avec une libellule ou papillonBonjour, Je viens de perdre un etre cher et je recherche un texte pour la messe d'enterrement que j'ai entendu Ă  un prĂ©cĂ©dent enterrement. Il s'agit d'une parabole sur la mort des larves vivent dans un marecage et lorsqu'elles montent sur les roseaux, elles se transforment en libellule =mort.merci pour vos rĂ©ponses Anne-Laure J'aime Peut ĂȘtre est ce celui ciBonjour, un peu tardivement je tombe sur ton message... J'ai aussi entendu un texte comme celui ci "La mort n'est rien,Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©Je suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous,je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,Parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,Ne prenez pas un air solennel ou Ă  vivre de ce qui nous faisait vivre mon nom soit prononcĂ© Ă  la maisonComme il l'a toujours Ă©tĂ©,Sans emphase d'aucune sorte,Sans une trace d' vie signifie ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©,Le fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,Parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin..."VoilĂ ....Lily 2 - J'aime Je crois que c'est celui-ciAu fond dun vieux marĂ©cage vivaient quelques larves qui ne pouvaient comprendre pourquoi nul du groupe ne revenait aprĂšs avoir rampĂ© le long des tiges de lys jusquĂ  la surface de leau. Elles se promirent lune Ă  lautre que la prochaine qui serait appelĂ©e Ă  monter reviendrait dire aux autres ce qui lui Ă©tait arrivĂ©. BientĂŽt, lune se sentit poussĂ©e de façon irrĂ©sistible Ă  gagner la surface ; elle se reposa au sommet dune feuille de lys et subit une magnifique transformation qui fit delle une libellule avec de forts jolies ailes. Elle essaya en vain de tenir sa promesse. Volant dun bout Ă  lautre du marais, elle voyait bien ses amies en bas. Alors, elle comprit que mĂȘme si elles avaient pu la voir, elles nauraient pas reconnu comme une des leurs une crĂ©ature si radieuse. Le fait que nous ne pouvons voir nos amis et communiquer avec eux aprĂšs la transformation que nous appelons la mort nest pas une preuve quils ont cessĂ© dexister. Walter Dudley Cavert J'aime Vous ne trouvez pas votre rĂ©ponse ? En rĂ©ponse Ă  Karen30026245 Voila !La mort nest rienAuteur Charles PĂ©guy La mort nest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lun pour lautre, nous le sommes le nom que tu ma toujours comme tu las toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă  moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison commeil la toujours emphase daucune sorte et sans trace vie signifie ce quelle a toujours reste ce quelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nest pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je tattends. Je ne suis pas loin. Juste de lautre cĂŽtĂ© du vois, tout est connais ce texteje connais ce texte, je le trouve trĂšs beau, je l'ai dĂ©jĂ  entendu Ă  un enterrement auquel j'ai assistĂ© rĂ©cemment, je ne savais pas qu'il Ă©tait de Charles J'aime En rĂ©ponse Ă  rasika_1226445 Peut ĂȘtre est ce celui ciBonjour, un peu tardivement je tombe sur ton message... J'ai aussi entendu un texte comme celui ci "La mort n'est rien,Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©Je suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous,je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,Parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,Ne prenez pas un air solennel ou Ă  vivre de ce qui nous faisait vivre mon nom soit prononcĂ© Ă  la maisonComme il l'a toujours Ă©tĂ©,Sans emphase d'aucune sorte,Sans une trace d' vie signifie ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©,Le fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,Parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin..."VoilĂ ....LilyLa mort n'est rien...J'avais lu ce texte aux obsĂšques de ma ma connaissance, il est de Henry Scott J'aime Pour poloniapolonia le titre et " la mort n'est rien" J'aime En rĂ©ponse Ă  kany_2041065 Pour poloniapolonia le titre et " la mort n'est rien"La questiona Ă©tĂ© posĂ©e il y + de 7 ans .... et la rĂ©ponse figurait dĂ©jĂ  Ă  plusieurs reprises dans le ça sert tjs Ă  le faire remonter, si qq1 en a besoin ! J'aime En rĂ©ponse Ă  rasika_1226445 Peut ĂȘtre est ce celui ciBonjour, un peu tardivement je tombe sur ton message... J'ai aussi entendu un texte comme celui ci "La mort n'est rien,Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©Je suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous,je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,Parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,Ne prenez pas un air solennel ou Ă  vivre de ce qui nous faisait vivre mon nom soit prononcĂ© Ă  la maisonComme il l'a toujours Ă©tĂ©,Sans emphase d'aucune sorte,Sans une trace d' vie signifie ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©,Le fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,Parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin..."VoilĂ ....LilyEtre de ! Je cherchais ce texte depuis longtemps . Lilasdoc J'aime Je suis tout Ă  cĂŽtĂ© La mort n'est rien,je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous, je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,ne prenez pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait rire souriez,pensez Ă  moi,priez pour mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison comme il l'a toujours Ă©tĂ©,sans emphase d'aucune sorte,sans une trace d' vie signifie tout ce qu'elle a toujours fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,simplement parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin J'aime PĂ©guyIK est trop tard. Je vous le ferai Ă  une heurre catholiqueA + J'aime C'est pas croyable Personne ne sait lire sur un forum lecture ?Le texte a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© donnĂ© plusieurs fois sur ce post outre que la question a 9 ans J'aime PlutĂŽt saint augustinNE PLEUREZ PAS Ne pleurez pas si vous m'aimez. Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous, Ce que nous Ă©tions pour les autres, nous le sommes toujours. Donnez moi le nom que vous m'avez donnĂ©, Parlez moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel et triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă  moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© comme il l'a toujours Ă©tĂ©, Sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifiĂ©. Elle est ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de votre pensĂ©e simplement parce que je suis hors de votre vue? Je vous attends. Je ne suis pas loin, Juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. Bon voyage, tout est ou Augustin qu'importe !GĂ©nial ! Et c'est le principal 1 - J'aime
\n\n \n\n \n la mort n est rien charles péguy
Untexte ()faussement attribuĂ© Ă  Charles PĂ©guy) qui invite Ă  ne pas oublier la personne dĂ©cĂ©dĂ©e et Ă  continuer Ă  vivre avec sa pensĂ©e. La mort n’est rien, Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donnĂ©, Parlez-moi comme vous l’avez toujours fait L'amour ne disparaĂźt pas de Charles PĂ©guy La mort n'est rien je suis seulement dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ© Je suis moi, vous ĂȘtes vous Ce que j'Ă©tais pour vous, je le resterai toujours Donnez moi le prĂ©nom que vous m'avez toujours donnĂ© Parlez moi comme vous l'avez toujours fait N'employez pas un ton diffĂ©rent Ne prenez pas un ton solennel ou triste Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble Priez, souriez, pensez Ă  moi Que mon prĂ©nom soit prononcĂ© Ă  la maison Comme il l'a toujours Ă©tĂ© Sans emphase d'aucune sorte, sans trace d'ombre ! La vie signifie ce qu'elle a toujours signifiĂ© Elle est toujours ce qu'elle a Ă©tĂ© Le fil n'est pas coupĂ© Pourquoi serais-je hors de votre pensĂ©e Simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je vous attends Je ne suis pas loin, Juste de l'autre cĂŽtĂ©... Portraitde Charles PĂ©guy par Jean-Pierre Laurens / Wikipedia . Michel-Ange l’a sculptĂ© et PĂ©guy l’a transcrit. Son long poĂšme « MĂšre des Sept douleurs » est l’un des plus beaux textes qui ait Ă©tĂ© Ă©crit sur la prĂ©sence de Marie dans la Passion de son Fils.

Ce qui m'Ă©tonne, dit Dieu, c'est l'espĂ©rance. Et je n'en reviens pas. Cette petite espĂ©rance qui n'a l'air de rien du tout. Cette petite fille Car mes trois vertus, dit Dieu. Les trois vertus mes crĂ©atures. Mes filles mes enfants. Sont elles-mĂȘmes comme mes autres crĂ©atures. De la race des hommes. La Foi est une Épouse fidĂšle. La CharitĂ© est une MĂšre. Une mĂšre ardente, pleine de cƓur. Ou une sƓur aĂźnĂ©e qui est comme une mĂšre. L'EspĂ©rance est une petite fille de rien du tout. Qui est venue au monde le jour de NoĂ«l de l'annĂ©e derniĂšre. Qui joue encore avec le bonhomme Janvier. Avec ses petits sapins en bois d'Allemagne couverts de givre peint. Et avec son bƓuf et son Ăąne en bois d'Allemagne. Peints. Et avec sa crĂšche pleine de paille que les bĂȘtes ne mangent pas. Puisqu'elles sont en bois. C'est cette petite fille pourtant qui traversera les mondes. Cette petite fille de rien du seule, portant les autres, qui traversera les mondes rĂ©volus.[...]Mais l'espĂ©rance ne va pas de soi. L'espĂ©rance neva pas toute seule. Pour espĂ©rer, mon enfant, il faut ĂȘtre bien heureux, il faut avoir obtenu,reçu une grande grĂące.[...] La petite espĂ©rance s'avance entre ses deux gran- des sƓurs et on ne prend pas seulement garde Ă  elle. Sur le chemin du salut, sur le chemin charnel, sur le chemin raboteux du salut, sur la route inter- minable, sur la route entre ses deux sƓurs la petite espĂ©rance S'avance. Entre ses deux grandes sƓurs. Celle qui est mariĂ©e. Et celle qui est mĂšre. Et l'on n'a d'attention, le peuple chrĂ©tien n'a d'attention que pour les deux grandes sƓurs. La premiĂšre et la derniĂšre. Qui vont au plus pressĂ©. Au temps prĂ©sent. À l'instant momentanĂ© qui passe. Le peuple chrĂ©tien ne voit que les deux grandes sƓurs, n'a de regard que pour les deux grandes sƓurs. Celle qui est Ă  droite et celle qui est Ă  gauche. Et il ne voit quasiment pas celle qui est au milieu. La petite, celle qui va encore Ă  l'Ă©cole. Et qui marche. Perdue entre les jupes de ses sƓurs. Et il croit volontiers que ce sont les deux grandes qui traĂźnent la petite par la main. Au milieu. Entre les deux. Pour lui faire faire ce chemin raboteux du salut. Les aveugles qui ne voient pas au contraire. Que c'est elle au milieu qui entraĂźne ses grandes sƓurs. Et que sans elle elles ne seraient rien. Que deux femmes dĂ©jĂ  ĂągĂ©es. Deux femmes d'un certain par la vie. C'est elle, cette petite, qui entraĂźne tout. Car la Foi ne voit que ce qui est. Et elle elle voit ce qui sera. La CharitĂ© n'aime que ce qui elle elle aime ce qui sera. La Foi voit ce qui est. Dans le Temps et dans l'ÉternitĂ©. L'EspĂ©rance voit ce qui sera. Dans le temps et dans l' ainsi dire le futur de l'Ă©ternitĂ© mĂȘme. La CharitĂ© aime ce qui est. Dans le Temps et dans l'ÉternitĂ©. Dieu et le prochain. Comme la Foi voit. Dieu et la crĂ©ation. Mais l'EspĂ©rance aime ce qui le temps et dans l' ainsi dire dans le futur de l'Ă©ternitĂ©. L'EspĂ©rance voit ce qui n'est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n'est pas encore et qui seraDans le futur du temps et de l'Ă©ternitĂ©. Sur le chemin montant, sablonneux, malaisĂ©. Sur la route montante. TraĂźnĂ©e, pendue aux bras de ses deux grandes sƓurs, Qui la tiennent pas la main, La petite espĂ©rance. S'avance. Et au milieu entre ses deux grandes sƓurs elle a l'air de se laisser traĂźner. Comme une enfant qui n'aurait pas la force de marcher. Et qu'on traĂźnerait sur cette route malgrĂ© elle. Et en rĂ©alitĂ© c'est elle qui fait marcher les deux autres. Et qui les traĂźne. Et qui fait marcher tout le monde. Et qui le on ne travaille jamais que pour les les deux grandes ne marchent que pour la PĂ©guy, Le Porche du mystĂšre de la deuxiĂšme vertu, 1912

SelonÉpicure, la mort n'est rien : "Familiarise-toi avec l'idĂ©e que la mort n'est rien pour nous, car tout bien et tout mal rĂ©sident dans la sensation, or la mort est la privation de cette derniĂšre." Cette connaissance certaine que la mort n'est rien pour nous a pour consĂ©quence que nous apprĂ©cions mieux les joies que nous offre la vie Ă©phĂ©mĂšre, parce qu'elle n'y ajoute pas une
“On ne saura jamais tout ce que la peur de ne pas paraĂźtre assez avancĂ© aura fait commettre de lĂąchetĂ©s Ă  nos Français.” ― Charles PĂ©guySource ƒuvres en prose, 1898-1908, Charles PĂ©guy, Ă©d. Gallimard, coll. BibliothĂšque de la PlĂ©iade, 1959, p. 834 Facebook Twitter WhatsApp Image“Une capitulation est essentiellement une opĂ©ration par laquelle on se met Ă  expliquer au lieu d'agir.” ― Charles PĂ©guySource Cahiers ed. 1952 Facebook Twitter WhatsApp Image“Je me permets quelquefois de rĂ©flĂ©chir entre mes repas, ce qui me fait perdre Ă©normĂ©ment de temps.” ― Charles PĂ©guy Facebook Twitter WhatsApp Image“Le plus infime des pĂ©cheurs peut faire avorter une espĂ©rance de Dieu. Les calculs de Dieu peuvent ne pas tomber juste. La sagesse de Dieu par nous peut dĂ©faillir. Et nous pouvons faire tout manquer.” ― Charles PĂ©guy Facebook Twitter WhatsApp Image“C'est un insupportable abus de l'autoritĂ© paternelle que de vouloir imposer aux gĂ©nĂ©rations neuves les radotages des gĂ©nĂ©rations vieillies que nous sommes.” ― Charles PĂ©guy Facebook Twitter WhatsApp Image“L'honneur est honorĂ© d'amour et l'amour est honorĂ© d'honneur” ― Charles PĂ©guy Facebook Twitter WhatsApp Image“Presque toute la culture universitaire est de la fausse culture.” ― Charles PĂ©guySource PensĂ©es Facebook Twitter WhatsApp Image“Une revue n'est vivante que si elle mĂ©contente chaque fois un bon cinquiĂšme de ses abonnĂ©s. La justice consiste seulement Ă  ce que ce ne soient pas toujours les mĂȘmes qui soient dans le cinquiĂšme. Autrement, je veux dire quand on s'applique Ă  ne mĂ©contenter personne, on tombe dans le systĂšme de ces Ă©normes revues qui perdent des millions, ou qui en gagnent, pour ne rien dire, ou plutĂŽt Ă  ne rien dire.” ― Charles PĂ©guySource Cahiers de la Quinzaine Facebook Twitter WhatsApp Image“C'est le propre du gĂ©nie de procĂ©der par les idĂ©es les plus simples.” ― Charles PĂ©guySource PensĂ©es Facebook Twitter WhatsApp Image“Le kantisme a les mains pures ; par malheur, il n'a pas de mains.” ― Charles PĂ©guySource Victor-Marie, comte Hugo, dans ƒuvres en prose complĂšte, Charles PĂ©guy, Ă©d. Gallimard, 1992, p. 331 Facebook Twitter WhatsApp Image“Il y a des ordres injustes, qui cachent les pires dĂ©sordres.” ― Charles PĂ©guy Facebook Twitter WhatsApp Image“Tout est jouĂ© avant que nous ayons douze ans.” ― Charles PĂ©guySource L'Argent, Éd. HĂŠrĂšs, 2012 - ISBN 9781625971616 Facebook Twitter WhatsApp Image“La guerre contre la dĂ©magogie est la plus dure de toutes les guerres.” ― Charles PĂ©guySource PensĂ©es Facebook Twitter WhatsApp Image“Le vieillissement est essentiellement une opĂ©ration de mĂ©moire. Or c'est la mĂ©moire qui fait toute la profondeur de l'homme.” ― Charles PĂ©guy Facebook Twitter WhatsApp Image“Celui qui manque trop du pain quotidien n'a plus aucun goĂ»t au pain Ă©ternel.” ― Charles PĂ©guySource ƒuvres poĂ©tiques complĂštes, Charles PĂ©guy, Ă©d. Gallimard, coll. BibliothĂšque de la PlĂ©iade, 1948, p. 22 Facebook Twitter WhatsApp Image“Il y a des larmes d'amour qui dureront plus longtemps que les Ă©toiles du ciel.” ― Charles PĂ©guy Facebook Twitter WhatsApp Image“La politique se moque de la mystique, mais c'est encore la mystique qui nourrit la politique mĂȘme.” ― Charles PĂ©guy Facebook Twitter WhatsApp Image“On reconnaĂźt les honnĂȘtes gens Ă  ce qu'ils font leurs mauvais coups avec plus de maladresse que les autres.” ― Charles PĂ©guy Facebook Twitter WhatsApp Image“S'il fallait renoncer Ă  toutes les valeurs de l'homme et du monde Ă  mesure que les politiciens s'en emparent et entreprennent de les exploiter, il y a longtemps qu'il n'y aurait plus rien.” ― Charles PĂ©guySource PensĂ©es Facebook Twitter WhatsApp Image“Un juge habituĂ© est un juge mort pour la justice.” ― Charles PĂ©guy Facebook Twitter WhatsApp Image“Quand on a l'honneur d'ĂȘtre malade, et le bonheur d'avoir une maladie qui vous laisse la tĂȘte libre... c'est alors, et alors seulement, qu'on est le lecteur idĂ©al.” ― Charles PĂ©guySource PensĂ©es Facebook Twitter WhatsApp Image“De tout ce qu'il peut y avoir de mauvais, l'habitude est ce qu'il y a de pire.” ― Charles PĂ©guySource PensĂ©es Facebook Twitter WhatsApp Image“Je ne juge pour ainsi dire jamais un homme sur ce qu'il dit mais sur le ton dont il le dit.” ― Charles PĂ©guySource PensĂ©es Facebook Twitter WhatsApp Image“Quand une sociĂ©tĂ© ne peut pas enseigner, c'est que cette sociĂ©tĂ© ne peut pas s'enseigner.” ― Charles PĂ©guy Facebook Twitter WhatsApp Image“Il faut tout de mĂȘme voir qu'il y a des ordres apparents qui recouvrent, qui sont les pires dĂ©sordres.” ― Charles PĂ©guy Facebook Twitter WhatsApp Image123 Wikimedia CommonsCharles PĂ©guy FacebookNaissance 7 janvier 1873DĂ©cĂšs 5 septembre 1914 Ă  41 ansBiographie Charles Pierre PĂ©guy est un Ă©crivain, poĂšte et essayiste français. Il est Ă©galement connu sous les noms de plume de Pierre Deloire et Pierre françaisNaissance en 1873Naissance le 7 janvier Citation du jour “Une conscience sans scandale est une conscience aliĂ©nĂ©e.” — Georges Bataille AuteursSearchThĂšmes Auteurs populaires Autres auteurs populaires ThĂšmes populairesAmourFaitBienEtreFaireVieMondeHommesHommeGensTempsFemmeChoseGrandSeulDireCƓurDieuBonFemmesMalJourMortSeuleBonheur Rencontreavec divers poĂštes Rencontre avec Charles PĂ©guy : La ballade du coeur. Ce poĂšme est dans une lettre adressĂ©e Ă  Blanche RaphaĂ«l du 17 dĂ©cembre 1911. Il est Ă©crit en forme d'acrostiche : Les premiĂšres lettres de chacun des sept quatrains forment le prĂ©nom de Blanche . Je reproduis un article de Pierre-Yves Priol , paru dans le Le 5 septembre 1914, tombait au champ d’honneur l’écrivain Charles PĂ©guy, lieutenant au 276Ăšme rĂ©giment d’infanterie, mortellement touchĂ© d’une balle en plein front prĂšs de Villeroy Seine-et-Marne. Une mort qui est le couronnement de toute une vie et donne un relief particulier Ă  son Ɠuvre, scellĂ©e, par le sang versĂ©, aux citĂ©s charnelles qu’il sut si bien chanter Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, [
] couchĂ©s dessus le sol Ă  la face de Dieu [
] Heureux les Ă©pis mĂ»rs et les blĂ©s moissonnĂ©s » 1. Une guerre qui faucha aussi deux semaines plus tard son fidĂšle ami qui l’avait accompagnĂ© sur les routes de Chartres, l’écrivain Henri Alain-Fournier, auteur du Grand Meaulnes. Maurice BarrĂšs a admirablement bien rĂ©sumĂ© le sens de la mort de PĂ©guy ll est tombĂ© les armes Ă  la main, face Ă  l’ennemi, le lieutenant de ligne Charles PĂ©guy. Le voilĂ  entrĂ© parmi les hĂ©ros de la pensĂ©e française. Son sacrifice multiplie la valeur de son Ɠuvre. Il cĂ©lĂ©brait la grandeur morale, l’abnĂ©gation, l’exaltation de l’ñme. Il lui a Ă©tĂ© donnĂ© de prouver en une minute la vĂ©ritĂ© de son Ɠuvre » 2. Tout a Ă©tĂ© dit sur PĂ©guy dont la figure ne cesse d’intriguer hommes politiques et historiens des idĂ©es, qui s’évertuent sans succĂšs Ă  le classifier arbitrairement selon les schĂ©mas de pensĂ©e de l’idĂ©ologie dominante. Celle-ci voudrait empĂȘcher qu’un socialiste dreyfusard d’origine modeste soit devenu sans renoncer Ă  lui-mĂȘme, un poĂšte mystique, un chantre de l’enracinement patriotique et un pĂšlerin de l’espĂ©rance chrĂ©tienne. Or, Charles PĂ©guy fĂ»t tout cela Ă  la fois, n’en dĂ©plaise Ă  Bernard-Henri Levy, qui voulut en faire, dans une paranoĂŻa dĂ©lirante, le prĂ©curseur d’un fascisme Ă  la Française 3. Inclassable PĂ©guy dont la pensĂ©e est constamment guidĂ©e par un mĂȘme fil conducteur, une quĂȘte inlassable et insatiable de vĂ©ritĂ©. En crĂ©ant Les Cahiers de la Quinzaine, en 1900, il assigne Ă  sa nouvelle revue l’ambition de dire la vĂ©ritĂ©, toute la vĂ©ritĂ©, rien que la vĂ©ritĂ©, dire bĂȘtement la vĂ©ritĂ© bĂȘte, ennuyeusement la vĂ©ritĂ© ennuyeuse, tristement la vĂ©ritĂ© triste ». C’est au nom de la fidĂ©litĂ© Ă  cette mĂȘme vĂ©ritĂ© qu’il se sĂ©parera de son ami JaurĂšs et critiquera le parlementarisme bon teint de la RĂ©publique radicale, dĂ©plorant le dĂ©voiement de l’idĂ©al de justice qui prĂ©valait encore au dĂ©but de l’affaire Dreyfus La mystique rĂ©publicaine, c’était quand on mourait pour la RĂ©publique, la politique rĂ©publicaine, c’est Ă  prĂ©sent qu’on en vit » 4. Paroles que tout homme politique devrait mĂ©diter aujourd’hui
 NĂ© en 1873 dans une famille modeste sa mĂšre est rempailleuse de chaises et son pĂšre, menuisier, meurt d’un cancer quelques mois aprĂšs sa naissance, Charles garde de son enfance le goĂ»t d’une certaine ascĂšse ainsi que l’amour du travail bien fait portĂ© jusqu’à sa perfection. Nous avons connu des ouvriers qui le matin ne pensaient qu’à travailler. Ils se levaient le matin – et Ă  quelle heure ! – et ils chantaient Ă  l’idĂ©e qu’ils partaient travailler. [
] Travailler Ă©tait leur joie mĂȘme, et la racine profonde de leur ĂȘtre. Il y avait un honneur incroyable du travail [
] Nous avons connu cette piĂ©tĂ© de l’ouvrage bien fait, poussĂ©e, maintenue, jusqu’à ses plus extrĂȘmes exigences. J’ai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du mĂȘme esprit et du mĂȘme cƓur, et de la mĂȘme main, que ce mĂȘme peuple avait taillĂ© des cathĂ©drales » 5. Le travail revĂȘt mĂȘme une dimension spirituelle chez les ouvriers et artisans Tout Ă©tait une Ă©lĂ©vation intĂ©rieure, et une priĂšre, toute la journĂ©e [
] Leur travail Ă©tait une priĂšre. Et l’atelier, un oratoire » 6. Vient ensuite la rĂ©vĂ©lation de l’école avec l’influence dĂ©terminante d’un personnage auquel PĂ©guy rendra plus tard un Ă©mouvant hommage ThĂ©ophile Naudy. Directeur de l’école normale d’instituteurs d’OrlĂ©ans, cet inspecteur en retraite avait remarquĂ© les qualitĂ©s de l’élĂšve dĂšs le primaire et insistĂ© pour lui faire suivre un cursus classique collĂšge, lycĂ©e qui le propulsa jusqu’à l’École normale supĂ©rieure qu’il intĂ©gra, aprĂšs deux Ă©checs, en 1894. C’est avec une Ă©motion teintĂ©e de nostalgie que PĂ©guy dĂ©crit l’idĂ©al de l’école rĂ©publicaine qui lui permit d’accĂ©der Ă  la culture classique Nos jeunes maĂźtres Ă©taient beaux comme des hussards noirs. Sveltes, sĂ©vĂšres, sanglĂ©s. SĂ©rieux et un peu tremblants de leur prĂ©coce, de leur soudaine omnipotence ». Mais, dans les annĂ©es 1900, PĂ©guy sent ce monde basculer vers une mentalitĂ© bassement mercantile, insufflĂ©e selon lui par la bourgeoisie qui contamine l’esprit du peuple et le discours socialiste. Comme le souligne le professeur Antoine Compagnon, pour PĂ©guy, vers le tournant du siĂšcle, “faire la classe” a cessĂ© d’ĂȘtre une mission pour devenir une obligation professionnelle. Les maĂźtres s’appellent dĂ©sormais des instituteurs, et sur le modĂšle des ouvriers, rĂ©clament le droit de se syndiquer. Au nom de l’égalitĂ©, ils rechignent Ă  participer aux Ɠuvres d’éducation populaire qui s’ajoutaient Ă  leurs services aprĂšs l’école et sans rĂ©munĂ©ration. Tout travail n’est plus une priĂšre mais mĂ©rite un salaire » 7. C’est la fin de la gratuitĂ© du don. À l’École normale supĂ©rieure, PĂ©guy est l’élĂšve de Romain Rolland et d’Henri Bergson, il subit l’influence du bibliothĂ©caire socialiste Lucien Herr et devient fascinĂ© par la figure de Jean JaurĂšs. C’est l’époque du socialisme qui n’a jamais revĂȘtu chez lui un caractĂšre marxiste ni procĂ©dĂ© d’une lutte des classes 8, mais ressemble plutĂŽt Ă  un vaste de mouvement de fraternitĂ© universelle, donnant Ă  chacun la possibilitĂ© de dĂ©ployer toutes ses potentialitĂ©s sans un quelconque Ă©galitarisme niveleur, ce qu’on appellerait aujourd’hui l’égalitĂ© des chances. ImprĂ©gnĂ© d’une pensĂ©e philosĂ©mite, PĂ©guy se dit le commensal des Juifs », c’est-Ă -dire celui qui mange Ă  leur table. Entretenant une relation spirituelle avec le mystĂšre d’IsraĂ«l, c’est tout naturellement qu’il est amenĂ© Ă  prendre, au nom de la justice, la dĂ©fense du capitaine Dreyfus. Pour autant, il se dĂ©tache trĂšs vite du milieu dreyfusard qu’il accuse d’ĂȘtre plus prĂ©occupĂ© de tirer les dividendes politiques de l’Affaire que de dĂ©fendre l’innocence de l’infortunĂ© condamnĂ© de l’üle du Diable. La rupture est complĂšte dans Notre jeunesse 1910 oĂč il s’en prend de maniĂšre virulente Ă  Daniel HalĂ©vy, son ancien compagnon de combat, puis dans L’Argent 1913 oĂč il qualifie JaurĂšs de traĂźtre » Ă  la cause du dreyfusisme et de misĂ©rable loque », en le prĂ©sentant comme l’homme qui reprĂ©sente en France la politique impĂ©riale allemande » 9. Car s’il est un autre trait qui caractĂ©rise PĂ©guy, c’est son patriotisme. Loin d’ĂȘtre une abstraction ou une idĂ©ologie, il procĂšde avant tout de l’étroite imbrication des intĂ©rĂȘts spirituels et de leur enracinement dans la vie d’une nation Car le spirituel est lui-mĂȘme charnel. Et l’arbre de la grĂące est racinĂ© profond. Et plonge dans le sol et cherche jusqu’au fond » 10. PĂ©guy n’est pas nationaliste car pour lui, la nation ne constitue pas l’horizon indĂ©passable de l’homme La patrie n’achĂšve pas l’homme elle le forme et le protĂšge des destins qui la dĂ©passent » rĂ©sume Daniel HalĂ©vy en Ă©voquant la pensĂ©e de celui dont il fut le principal collaborateur 11 Et PĂ©guy lui-mĂȘme de prĂ©ciser le sens de son patriotisme Je ne veux pas que l’autre soit le mĂȘme, je veux que l’autre soit autre. C’est Ă  Babel qu’était la confusion, dit Dieu, cette fois que l’homme voulut faire le malin » 12, dĂ©nonçant ainsi la nĂ©gation des identitĂ©s au prĂ©texte d’un universalisme mal compris. C’est d’ailleurs dans la figure de Jeanne d’Arc que culmine son amour de la patrie. Amour qu’il dĂ©cline depuis 1908 sous un autre mode J’ai retrouvĂ© ma foi. Je suis catholique », confie-t-il Ă  ce moment-lĂ  Ă  son ami Joseph Lotte. Il ne s’agit pas pour lui d’une conversion mais d’un aboutissement de sa quĂȘte de vĂ©ritĂ©. Sa foi, dĂšs lors, Ă©clate dans une magnifique trilogie oĂč il mĂ©dite les grands mystĂšres chrĂ©tiens et particuliĂšrement les vertus thĂ©ologales Le mystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d’Arc 1910, Le Porche du MystĂšre de la deuxiĂšme vertu 1911, et Le mystĂšre des Saints Innocents 1912. Foi qui le conduira devant des difficultĂ©s familiales maladie d’un fils, tentation de l’adultĂšre Ă  effectuer, Ă  deux reprises, un pĂšlerinage de Paris Ă  Chartres, oĂč parcourant 144 km en trois jours, il prie au rythme des alexandrins qu’il compose Étoile de la mer voici la lourde nappe / Et la profonde houle et l’ocĂ©an des blĂ©s / Et la mouvante Ă©cume et nos greniers comblĂ©s / Voici votre regard sur cette immense chape » 13. Au final, la pensĂ©e de PĂ©guy, indissociable du personnage tellement il a voulu la vivre profondĂ©ment, demeure une boussole pour notre temps – PĂ©guy s’attache aux continuitĂ©s de notre histoire il est celui qui voit dans la mĂ©ritocratie rĂ©publicaine la poursuite de l’Ɠuvre monarchique, lĂ  oĂč beaucoup d’idĂ©ologues s’efforcent d’y dresser une antinomie, – PĂ©guy veut rĂ©concilier patrons et ouvriers autour de l’amour du travail bien fait et le sens de la gratuitĂ©, qui fait si cruellement dĂ©faut aujourd’hui, oĂč l’esprit de chicane et de revendication atteint son paroxysme, – PĂ©guy conçoit la patrie comme l’enracinement des valeurs spirituelles dans une terre charnelle et lui accorde un amour de prĂ©fĂ©rence sans pour autant lui confĂ©rer le statut d’idole qui embrasse toutes les dimensions de la personne, – PĂ©guy devine le sens mystĂ©rieux et l’abĂźme insondable de la condition humaine, et dĂ©nonce avec virulence toute prĂ©tention de l’humanisme moderne Ă  vouloir l’infĂ©oder au pouvoir corrupteur de l’argent et au matĂ©rialisme destructeur, ce qui est le cas quand l’économie dicte sa loi au monde politique, – PĂ©guy reste enfin un modĂšle de tĂ©nacitĂ©, de libertĂ© et de courage pour avoir inlassablement recherchĂ© la vĂ©ritĂ©, parfois au prix douloureux de ses amitiĂ©s, et incarnĂ© ses convictions jusqu’au sacrifice suprĂȘme. > Charles Beigbeder est entrepreneur, prĂ©sident de la holding Gravitation et Ă©lu du VIIIe arrondissement de Paris, > BenoĂźt Dumoulin est un jeune professionnel engagĂ© dans la vie politique et associative. Notes 3. L’idĂ©ologie française, 1981. 4. Notre Jeunesse, 1910. 5. L’Argent, 1913. 6. L’Argent, op. cit. 7. PrĂ©sentation de L’Argent par Antoine Compagnon, Ă©dition des Equateurs, 2008. 8. Pour PĂ©guy, la lutte de classe ne revĂȘt aucun sens qui soit socialiste mais procĂšde d’une compĂ©tition, d’une rivalitĂ© et d’une concurrence, qui la rattache aux valeurs de la bourgeoisie. 9. JaurĂšs prĂŽnait alors un rapprochement avec l’Allemagne en 1911-1912, pour contrer l’alliance franco-russe et prĂ©venir un conflit dans les Balkans. 10. Ève, 1913. 11. Daniel HalĂ©vy, Charles PĂ©guy et les Cahiers de la Quinzaine, Payot, 1918. 12. Le mystĂšre de l’enfant prodigue, in ƒuvres poĂ©tiques complĂštes. 13. PrĂ©sentation de la Beauce Ă  Notre-Dame de Chartres, in La tapisserie de Notre-Dame, 1913.
citation1. HomĂšre est nouveau, ce matin, et rien n' est peut-ĂȘtre aussi vieux que le journal d' aujourd ' hui. Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne de. Charles PĂ©guy. RĂ©fĂ©rences de Charles PĂ©guy - Biographie de Charles PĂ©guy.
LA MORT N’EST RIEN La mort n’est rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cotĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions l’un pour l’autre, Nous le sommes toujours. Donne moi le nom que tu m’as toujours donnĂ©. Parle moi comme tu l’as toujours fait. N’emploie pas un ton diffĂ©rent. Ne prends pas un air solennel ou triste. Continue Ă  rire De ce qui nous faisait rire ensemble. Prie Souris. Pense Ă  moi Prie pour moi . Que mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison Comme il l’a toujours Ă©tĂ© ; Sans emphase d’aucune sorte Et sans trace d’ombre La vie signifie Ce qu’elle a toujours signifiĂ©. Elle reste ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de la pensĂ©e , Simplement parce que je suis hors de la vue ? Je t’attends. Je ne suis pas loin. Juste de l’autre cotĂ© du chemin. Tu vois, tout est bien. Charles PĂ©guy A bientĂŽt Papa ; A bientĂŽt Maman ; le temps n'est rien ; ce n'est qu'une question d'annĂ©es ; mais il me semblera bien long ce temps pour nous retrouver ... Votre fille qui vous aime. . 133 106 498 483 231 368 38 123

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